sport de compétition et aliénation du corps

GrouCHOS

Groupe Contre l'Horreur Olympique et Sportive

analyse de l'institution sportive & critique du capitalisme

LE SIFFLET ENROUE, N° 2

Paraissant au bon vouloir de son auteur,
présentement, le samedi 8 mars 2003


LE SPORT: INSTITUTION TRANS-HISTORIQUE

Alors qu'il n'y a pas si longtemps que ça, l'opinion turque a pu manifester sa détermination négative dans les rues d'Istanbul face à la guerre en Irak, un rallye automobile a pu se dérouler très récemment auprès des côtes méditerranéennes de ce même pays. Pourtant, l'organisation de ce dernier était risqué puisque ce pays, constituant l'un des éléments majeurs de la stratégie US contre l'Irak, les pacifistes auraient pu avoir quelques velléités de boycottage. Mais non ! Malgré la tension que connaît cette région, il a été fait un accueil douillet à ce genre de manifestation sportive. Comme quoi, dans n'importe quelle situation historique, le sport est partout chez lui.

Les historiens ont montré effectivement que le sport est une institution qui résistait plus que tout autre à l'érosion du temps et qu'elle est le facteur principal du maintien de l'ordre établi. Rappelons-nous à ce sujet le sport sous Vichy. N'est-ce pas justement cela la fonction d'opium du peuple constituée par le sport ?

INSPECTION

Il ne s'agit pas ici des inspecteurs de l'ONU mais de ceux qui « évaluent » les éducateurs physiques payés par l'éducation Nationale. On nous signale un mouvement assez dense d'inspecteurs dans les hauts-de-Seine. Il semble que ce corps n'y va pas de main morte: certains éléments de ce même corps n'hésitent pas à stigmatiser le côté flou et aveugle de l'enseignement de certains professeurs d'E.P.S. (éducation Physique et Sportive) : affaire (sans doute) à suivre... De près !

LA TRANSVERSALITE INSTITUTIONNELLE DU SPORT

L'imMonde du 7 mars signale la parution d'un livre scientifique relevant du champ de la « physiologie de l'action » portant le titre tout simple de « la décision ». D'après le journaliste, « tout l'objet du livre (...) est de réduire l'écart entre le financier et le crapaud ». Gloups ! Le pire c'est que dans l'un de ses précédents livre l'auteur « y montrait, d'après le même journaliste, notamment que les conduites “instantanées”, toutes celles où quelques millisecondes seulement servent à choisir le bon geste (ski, tennis, avion de chasse, par exemple) » ne relèvent pas uniquement du cerveau. Avion de chasse ? Ah oui, il faut déclencher au bon moment le missile pour atteindre la cible... Humaine, tout ça sans réfléchir, bien sûr. Comme quoi si l'on veut parler du sport, il faut aussi parler de l'Armée. En guise de conclusion, une suggestion: peut être que ce chercheur (soucieux du progrès scientifique donc de progrès humain), pourrait trouver une extension de son champ de recherche en se posant la question complémentaire suivante: qu'en est-il de la décision humaine lorsque c'est d'un drône que le missile est envoyé ?