sport de compétition et aliénation du corps

GrouCHOS

Groupe Contre l'Horreur Olympique et Sportive

analyse de l'institution sportive & critique du capitalisme

Voici un texte inédit sur la dernière coupe du monde de football.

Avec les informations issues des Footballs leaks ― ces fuites produites par des « lanceurs d'alertes » (ou des heakers) puis reprises et analysées par des journalistes et des informaticiens ― il devient de moins en moins incongru de dire que le football est de part en part capitaliste.

A tous points de vue ! D'abord parce que le prétendu jeu est complètement capitalisé : dorénavant, il y a une identité remarquable entre le comportement de la star et la « danse » des marchandises. Ce monde enchanté avec sa petite variation sportive ébètent, produisant ainsi un alignement des consciences. Et l'idéologie sportive polarise d'autant plus les consciences sur les scintillements insignifiants des gestes des vedettes.

L'architecture des stades et de ses abords est voué à la valorisation et au contrôle social. La production techno-scientifique des écrans, de leurs images et de leurs capteurs est intégrée à l'espace sportif. A travers ce dispositif où la vision exclue tous les autres sens, tout est utilitaire : les chiffres et la quantité sont les seules dimensions des actes. Ils ne peuvent avoir la portée universelle de ceux d'un jeu.

Enfin, le football est loin de jouer un rôle mineur dans le spectacle intégré. Il est l'un des lieux qui consitue la guerre économique globale. Il excelle par exemple dans les opérations de camouflage propre à l'économie offshore comme le montre les Football leaks: paradis fiscaux (prête-noms, blanchiement d'argent sale, maffias), pavillons de complaisance et zones franches.

Face à cela, les défenses des aficionados se mettent en branlent : « le football c'est avant tout le jeu ». Le jeu sans ses joueurs sans doute... Le football serait donc comme le couteau dont on retranche la lame et le manche : une pure abstaction. Mais finalement n'est-ce pas ainsi qu'il faut raisonner pour se sentir à son aise dans ce monde ?

janvier 2017.


Neymar et ses soupçons de fraude fiscal

Coupe immmmmonde au Brésil
LES IDOLES-MACHINES NE NOUS FONT PAS RÊVER !

Encore une compétition entre dopés surpayés qui occupe beaucoup de nos discussions et colonise nos cafés et certaines rues et places.

affiche sauvage de rue contre la footballisation militariste du Brésil
Cette fois-ci personne n'est dupe. Tout le monde sait que la situation sociale, là-bas, n'est pas très chouette. Tout le monde sait que des milliards ont été dépensés alors que beaucoup manque de l'essentiel (accès à la terre, à un logement, à des soins de qualités, etc.). Nous savons que la FIFA, en véritable mafia, impose ses normes au profit de ses entreprises partenaires. Comme d'habitude c'est investissement public pour profit privé. Nous savons que celles et ceux qui trinquent ce sont les plus pauvres. Habitant-e-s des favelas déplacés militairement. Vendeurs et vendeuses de rue interdit-e-s des lieux de compétition. Tout est fait pour que les matches, entre 22 idoles médicalement assistées, aient lieu sans encombre sous le regard passionné des touristes-supporters qui pourront se lâcher en toute sécurité (haines nationalistes, exploitation économique et sexuelle, et autres nuisances liées au tourisme de masse).

Tout cela ne devrait pas nous faire rêver et pourtant beaucoup de personnes regardent les matches, commentent la compétition et vibrent à chaque but de son pays. Nous voulons croire que ces événements capitalistes, entre machines préparées pour écraser leurs adversaires, sont des moments de retrouvaille et une fête populaire. Ne pouvons nous pas créer d'autre moment de complicité et de réelle solidarité ? C'est ce que font les mouvements sociaux au Brésil en combattant pour la justice sociale et la défense de leur mode de vie.

Pas de droits ? FIFA dégage !

ÉTEIGNONS NOS TÉLÉS, DESCENDONS MANIFESTER !

Rimso !, juin 2014


Déballonnons la FIFA !

La FIFA de Sepp Blatter, face à la fronde sociale qui se manifeste au Brésil, voudrait presque se dédouaner en disant, par la voix de son secrétaire général Jérôme Valcke : « ce n'est pas la FIFA qui organise le Mondial au Brésil, mais le Brésil qui organise le Mondial dans douze villes ».

Se donner des chances de comprendre la teneur politique de l'opposition qui se manifeste presque depuis un an là-bas, consiste à lier la situation brésilienne à l'institution sportive ce que d'aucun, par simplisme ou pire ! par tactique pro-sportive, voudrait séparer. Le sport s'inscrit non seulement dans la logique du capital mais inversement aiguillonne particulièrement le mode de production dominant: il est non seulement la norme de l'engagement au travail mais aussi un modèle d'identification dans les rapports sociaux de classe. C'est ainsi que la coupe du monde de football agglomère un bloc capitaliste réunissant des multinationales, la tête de l'État brésilien et son gouvernement et bien sûr la FIFA à travers le COL (Comité d'organisation Local) de Ricardo Trade.

football fetichism

La raison de notre soutien au beau mouvement social brésilien et en particulier aux grévistes du métro de Sao Paulo, tient dans la dénonciation de l'immense appropriation privative des ressources commune du Brésil. Le spectacle du ballon rond a pour fonction politique de drainer l'argent public :

Les manifestants ne scandent-il pas : « la coupe est pour qui ? Pas pour nous ! » ? En effet, non seulement la FIFA fait des bénéfices astronomiques (plus de 2 milliards de chiffre d'affaire par an !) qui sont proprement indécents face à l'extrême pauvreté, mais elle impose aussi ses exigences de prestige qui ont des effets inhumains :

A bas les mirages du football et de son régime politique !

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