LE SIFFLET ENROUE, N° 5 (SPECIAL JEAN-MARIE BROHM I)
Paraissant au bon vouloir de son auteur,
présentement le vendredi 25 avril 2003


UN LIVRE DEJA INTERDIT

« La Machinerie sportive » fait l'objet d'un procès et est devenue interdite à la vente : et pourtant le livre était encore en vente il n'y a pas si longtemps à la FNAC!
Philippe Liotard, ancien collaborateur de Quel Corps ? et du fameux « Traité d’Éducation Physique » (paru en 1994) est à l'initiative de ce procès dont les causes restent encore ignorées du Sifflet enroué.

UN INTELLECTUEL, UNE PENSEE

On le sait : l'époque n'aime pas la pensée mais lui préfère des erzatz. « Il ne faut pas se prendre la tête » entend-on souvent. Sous-entendu: penser n'est qu'une perte de temps et comme le temps c'est de l'argent...
Voilà pourtant un intellectuel (il est sociologue) qui manifeste une réelle pensée et ce, dès 1964 !
C'est pour cela qu'il est toujours amusant de voir de laborieux sociologues découvrir enfin que le sport rime avec violence ; et ceci bien sûr sans citer leur prédécesseur comme s'ils inventaient la poudre. Ainsi, le magazine « sport et vie n° 77, mars-avril 2003 » peut titrer : « la compétition rend-elle violent ?» et faire causer une sociologue de l'INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale). « Le sport ne canalise pas la violence, dit-elle. Il la banalise ». Mais elle n'a pourtant pas peur de la contradiction : « il faut, dit-elle encore, réintroduire une dimension humaniste dans la pratique sportive. Même chose pour la compétition ».

C'est la fameuse « culture sportive » chère à tous les épigones clonés de la FSGT, ces « autruches culturelles », ces « candides de service » comme les nomme Jean-Marie Brohm. Contre « les arguments optimistes des défenseurs du sport », il oppose justement « le symbole même de la “culture sportive” [qui est] celle de l'économie politique de la drogue, des trafics de stupéfiants et autres marchés de la poudre » et sait aussi utiliser à merveille l'ironie et l'humour en raillant « la farce, ou plutôt la bouffonnerie tragique du “sport propre” véhiculées par “la maffia des amis du sport” ».

LA PENSEE RIME AVEC CRITIQUE

A un endroit du livre Jean-Marie livre des indications sur la critique en disant ce qu'elle n'est pas : une simple dénonciation sans son complément impératif d'intervention politique. Elle n'a rien à voir donc avec la critique littéraire ou de cinéma, ni même avec des pamphlets se réclamant de manière bruyante de la « critique radicale » sans dire d'où ils partent et vers quoi ils vont. Si l'on veut une référence, ce serait plutôt du côté de « La Critique de la raison pure » (Kant) qu'il faudrait aller chercher et encore...

Bien sûr, Le sifflet enroué n'échappe sans doute pas lui non plus au manque d'intervention politique mais il faut compter avec l'avenir !

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